
A l'occasion de ses voeux au secteur agricole le 21 janvier, la ministre de l'Agriculture Annie Genevard a annoncé que le guichet pour déposer des demandes de solde d'indemnisation des pertes dues à la fièvre catarrhale ovine (FCO) ouvrira «la semaine prochaine» et que «les paiements débuteront d'ici fin février». Le 12 décembre, la ministre avait annoncé pour «fin janvier» l'ouverture simultanée d'un guichet pour le solde des indemnisations du sérotype 8 de la FCO (ovins et bovins) et d'un guichet pour l'indemnisation des pertes dues au sérotype 8. Restait alors à fixer les critères d'indemnisation du guichet solde avec les professionnels ; c'est fait depuis «ce weekend», a annoncé la ministre lors des voeux: «j'ai tenu compte des pertes sur les veaux de moins d'un mois, pour étendre à cette catégorie le bénéfice des pertes directes, et augmenté la valorisation des veaux de moins de six mois».
A l'occasion d'une conférence de presse le 21 janvier, son directeur général adjoint, Daniel Deschodt, a annoncé que le grand port maritime de Dunkerque (GPMD) avait importé «pour la première fois» du tourteau de soja. «Pour la première fois, nous avons importé 15 000 t de tourteaux de soja depuis nos installations, afin d'alimenter des fabricants d'aliments locaux», a-t-il déclaré. Il s'agit en réalité d'un test, afin de savoir si ce genre d'opération est économiquement viable pour les importateurs, précise le représentant du GPMD. Traditionnellement, les ports de Gand ou de Rotterdam constituent les principaux points d'entrée du tourteau de soja pour les industriels du nord de l'UE, incluant ceux basés dans le nord de la France. «Nous espérons stabiliser ce genre de flux», précise Daniel Deschodt.
Entreprise née du rachat par Agrofert des activités engrais de Boréalis en 2023, LAT Nitrogen a annoncé sa volonté d’arrêter la production d’ammoniac sur le site de Grandpuits. Ce gaz, qui entre dans la composition des engrais azotés, est aujourd’hui moins coûteux à importer qu’à produire, en Europe, avance LAT Nitrogen, qui a été confrontée, en 2023 et 2024 à un affaiblissement de la demande pour ses produits. L’usine produirait structurellement un excédent de 130 000 t d'ammoniac par an.
Plus d’un an après la fermeture de leurs frontières en raison de la vaccination contre l’influenza aviaire, «les États-Unis et le Canada ont levé leurs embargos sur certaines filières de volailles françaises», annonce le ministère de l’Agriculture le 20 janvier. Outre-Atlantique, les autorités sanitaires ont annoncé «la levée des restrictions sur les volailles non vaccinées et les produits/sous-produits dérivés de volailles provenant de troupeaux non vaccinés» ; elles demeurent en vigueur pour les canards, vaccinés en France, et leurs produits. Dans les deux pays, ces assouplissements concernent aussi les produits de génétique aviaire (œufs à couver et poussins d’un jour), pour lesquels les modalités de reprise sont encore en cours de discussion.
Le gouvernement américain a annoncé dans un communiqué le 16 janvier un nouveau financement de 211 millions de dollars (M$) pour développer des vaccins à ARN messager contre des maladies émergentes, avec comme objectif d'accélérer les tests sur la grippe aviaire. Aux États-Unis, 67 personnes ont été infectées par la grippe aviaire depuis début 2024, et les craintes d'une pandémie s'accentuent.
Bloqués depuis un mois et demi à la suite d'un différend autour de la publication des indicateurs de coût de production, les travaux entre les professionnels des différents collègues «reprennent» au sein de l'interprofession laitière (Cniel), annoncent, dans un communiqué commun paru le 17 janvier, les représentants des quatre métiers (producteurs, coopératives, industriels privés, distributeurs). «La publication du tableau de bord interprofessionnel d’indicateurs avec des nouveaux indices couvrant l’évolution des charges des exploitations laitières, assorti d’une notice méthodologique, permet d’obtenir un consensus et de se projeter sur l’avenir de la filière», déclarent les présidents des quatre collèges.
Les syndicats de l’Office français de la biodiversité (OFB) appellent pour la première fois les agents à cesser leurs contrôles, notamment auprès des agriculteurs, rapporte l’AFP ce vendredi. «L'intersyndicale appelle l'ensemble des personnels à rester au bureau», mot d'ordre «applicable jusqu'à ce que le Premier ministre fasse des excuses publiques», déclarent dans un communiqué les syndicats de l’établissement public (Syndicat national de l'environnement, FSU, FO, CGT, Unsa, EFA-CGC). Durant sa déclaration de politique générale à l’Assemblée le 14 janvier, le tout fraîchement nommé Premier ministre François Bayrou avait qualifié d’«humiliation» pour les agriculteurs et de «faute» le cas où des «inspecteurs de la biodiversité viennent inspecter un fossé avec une arme à la ceinture».
Le groupe Avril a annoncé reprendre les activités de la société Pivert, basée dans les Hauts-de-France et spécialisée dans les biotechnologies et la chimie, d'après un communiqué du 17 janvier. Cela fait suite à la décision du tribunal de commerce de Compiègne, «en résolution d’une procédure de redressement judiciaire», précise le groupe. La nouvelle entité prendra le nom d’Avril Technologie Végétale (ATV), filiale détenue à 100% par Avril. Elle hébergera une autre filiale, Evertree, spécialisée dans la production d’adhésifs à partir de protéines de colza et de tournesol, et se situera à proximité du site français d’Oléon, également propriété d’Avril.
La production hexagonale de pommes de terre de conservation, pour la présente campagne commerciale 2024-2025, est évaluée à 7 711 209 tonnes, indique un communiqué commun de l'UNPT (producteurs, FNSEA) et du CNIPT (interprofession) le 17 janvier. Il s'agit d'une progression de 12,2 % par rapport à 2023-2024, résultant essentiellement de la croissance des surfaces cultivées, de 11% annuellement, à 178 900 ha (source: Agreste). Les deux syndicats relèvent par ailleurs une demande nationale industrielle dynamique, ainsi que l'accroissement de l’intérêt de certains pays voisins, qui ont connu des déboires dans leurs récoltes.
Dans un «objectif de transparence», le ministère de l'Agriculture a élaboré un projet de «lignes directrices» précisant les démarches à suivre pour obtenir une dérogation dite «120 jours» (autorisation provisoire de mise sur le marché en cas d'urgence sanitaire au titre de l'article 53) pour l'usage d'un pesticide. Mis en consultation du 13 janvier au 3 février, le texte décrit en détail les démarches à suivre (formulaire, description du problème, accord préalable du fabricant ou détenteur de l'autorisation) et les conditions d'approbation ou de rejet des demandes. Le texte inscrit notamment noir sur blanc qu'en cas de «demande répétée» pour un même bioagresseur ou adventice, le ministère peut demander un «plan d’action détaillant les mesures prises pour pouvoir contenir le danger à l’avenir par d’autres moyens».
Vendredi 17 janvier
Les sénateurs examinent la mission agriculture de la partie dépense du PLF
Le Modef organise une conférence de presse après sa rencontre avec François Bayrou
Lundi 20 janvier
Les députés examinent le projet de loi d'urgence pour Mayotte
Salon Sirha (restauration) à Lyon, jusqu'au 27
Conférence de presse de France Stratégie sur une étude prospective de la demande en eau à horizon 2050
Conférence de presse des Viandes Limousine Label rouge
Mardi 21 janvier
Rencontres nationales de l'agriculture bio de conservation à Calais, jusqu'au 23
Conférence de presse du Port de Dunkerque
Conférence de presse de la Noriap (coopérative)
Conférence de presse du salon du machinisme allemand Agritechnica
Les députés examinent la PPL Démocratie agricole
Les députés auditionnent (à huis clos) Emmanuel Commaut, d.g. de la Cooperl sur le recul des cheptels
Panorama des stratégies climat dans le secteur alimentaire
Mercredi 22 janvier
Observatoire des entreprises de l’horticulture et des pépinières de FranceAgriMer
Conférence de presse de la SNFM (fermiers, FNSEA)
Séance de l'Académie de l'agriculture sur les pesticides et la santé des agriculteurs
Les députés auditionnent (à huis clos) Jean-Paul Bigard, p.-d.g. de Bigard sur le recul des cheptels
Les députés auditionnent la DGAL sur le pastoralisme
Table ronde organisée par Sanders (nutrition animale) sur la transition agroécologique
Cérémonie des vœux de l'Inao
Jeudi 23 janvier
Conférence de presse d'Adermatt (biocontrôle)
Visioconférence de présentation d'une étude sur les fleuristes
Visioconférence de l'Idele sur la santé des ovins
Les députés examinent une PPL pour plus de sport et moins de sucre
A l'occasion de la cérémonie des voeux à la presse le 15 janvier, l'actuel président de Chambres d'agriculture France, Sébastien Windsor, a indiqué, avec toutes les précautions d'usage, qu'il était «potentiellement» candidat à sa reconduction à la présidence de l'instance nationale du réseau consulaire. Il avait été élu en 2020 suite au décès accidentel de l’ancien président Claude Cochoneau. Âgé de 54 ans, il est à la tête d’une exploitation de polyculture et d’un atelier d’engraissement porcin en Seine-Maritime.
À l'occasion d'un débat à l'Assemblée sur la «crise agricole» le 15 janvier, le député Les Républicains (LR) Julien Dive a annoncé qu'il présentera très prochainement une proposition de loi sur les relations commerciales. «Je porterai une initiative parlementaire au printemps prochain, pour renforcer le partage de la valeur au sein de la chaîne», a-t-il déclaré en séance. Et de préciser à Agra Presse que cette proposition de loi devrait être présentée «à horizon février, puisque nous devons de toute façon trancher la question du SRP+10» (relèvement du seuil de revente à perte de 10 points), dont l'expérimentation s'achève au 15 avril. Le texte aura vocation à être «transpartisan», intégrant potentiellement les oppositions.
La FNSEA et les Jeunes agriculteurs ont demandé, le 15 janvier, une suspension «jusqu’à nouvel ordre» des contrôles de l’OFB après qu’un de ses agents a comparé les agriculteurs à des dealers sur France Inter. Interrogé sur la radio publique, Benoît Pradal, représentant Force ouvrière (Snape-FO) au Comité social d’administration de l’OFB, a déclaré: «Aujourd’hui, on a le sentiment que ce que veulent les agriculteurs, c’est [ne] plus nous voir dans leurs exploitations. C’est du même ordre que si les dealers demandaient aux policiers de [ne] plus venir dans les cités», d'après une vidéo visible sur X. Dénonçant en conférence de presse une «provocation», le président de la FNSEA Arnaud Rousseau a dit vouloir «faire redescendre la température» en suspendant les contrôles.
Entre décembre et janvier, FranceAgriMer (FAM) a nettement relevé ses projections de stocks français d’orge en fin de campagne commerciale 2024-2025, «à un plus haut depuis 2008-2009», a indiqué Habasse Diagouraga, chargé d’études économiques sur les céréales, lors d’une conférence de presse le 15 janvier. Dans le détail,ces stocks passent de 1,375 Mt à 1,614 Mt, soit une progression mensuelle d’environ 240 000 t, en raison de l’effritement de la consommation des fabricants d’aliments pour animaux de 50 000 t d’un mois sur l’autre (à 1,1 Mt) et du décrochage des exports vers les pays hors UE de 200 000 t (à 1,9 Mt).
À l'occasion du Sival, qui se tenait le 14 janvier à Angers, Alliance Biocontrôle a présenté les chiffres de la campagne 2023. Le total des ventes de solutions de biocontrôle, en France, est estimé à 245 M€, soit 9 % de parts de marché de la protection des plantes (2,7 mds€). Ce montant est en légère baisse par rapport à 2022, où il atteignait 278 M€ et 10% de parts de marché. Si le chiffre d’affaires est en baisse, les surfaces bénéficiant de biocontrôle sont en hausse: d’après une étude commandée par la filière, la surface traitée passe de 7,5 millions d’ha il y a deux ans à 11,5 millions d’ha en 2023/2024.
À l'occasion de son discours de politique générale le 14 janvier, le nouveau Premier ministre François Bayrou a indiqué son souhait d'organiser la Conférence sur l'eau annoncée par son prédécesseur Michel Barnier. La veille, la FNSEA l'avait questionné sur ce sujet, et n'avait pas obtenu de réponse. Dans l'Hémicycle, le nouveau Premier ministre a exprimé son souhait d'organiser sur ce thème des «conférences nationale et régionales, pour définir une stratégie de long terme».
À l'occasion de son discours de politique générale le 14 janvier, le nouveau Premier ministre François Bayrou a consacré une partie au secteur agricole, pour lui promettre principalement des allègements de normes, sans préciser sur quelles thématiques, mais évoquant les cas de l'eau ou de la biodiversité. «Je m'engage à ce que, pour les entreprises agricoles, comme pour les entreprises et les familles, nous remettions en question les pyramides de normes, en redonnant l'initiative à l'usager, a déclaré le Premier ministre. S'il faut des remises en cause, nous les conduirons dans un temps bref.»
Par un règlement d’exécution publié le 14 janvier au Journal officiel de l’UE, la Commission européenne institue des droits antidumping provisoires allant de 58,3% à 84,8% sur les importations de lysine, acide aminé utilisé comme complément alimentaire dans la nutrition animale, originaire de Chine. Leur mise en place est le résultat d’une enquête ouverte par Bruxelles en mai 2024 à la suite d’une plainte déposée par MetEx – qui a pris le nom d'Eurolysine depuis sa reprise par le groupe Avril - qui imputait notamment ses difficultés économiques au dumping exercé par les producteurs chinois.
À l'occasion de leur première rencontre avec François Bayrou le 13 janvier, à la veille de son discours de politique générale, la FNSEA et les JA rapportent que le nouveau Premier ministre s'est engagé à présenter à nouveau les 400 millions d'euros (M€) de mesures fiscales incluses dans le projet de loi de finances (PLF) pour 2025, qui avait été rejeté par le Parlement en décembre. L'examen du texte est attendu au Sénat pour mi-février, soit quelque jours avant le début du Salon de l'agriculture (22 février-2 mars). «Le Premier ministre a affiché sa volonté de franchir le mur agricole», a déclaré Arnaud Rousseau, à la sortie de la réunion.