
Faute d’accord entre les Vingt-sept, la Commission européenne a décidé le 5 mai de prolonger l’autorisation de mise sur le marché du S-métalochlore jusqu’au 15 novembre 2024 alors que son autorisation s’apprêtait à expirer (le 31 juillet). L’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) avait, dans un avis publié en février, proposé de ne pas accorder de ré-autorisation à cet herbicide compte tenu de préoccupations quant à son impact sur l’environnement (contamination des eaux souterraines, risque pour les mammifères vermivores). Mais aucune majorité pour ou contre son interdiction n’a été trouvée entre les experts des Etats membres lors de leur réunion en comité permanent fin mai.
Alors qu’elle expirait le 5 juin, l’UE a décidé de prolonger jusqu’au 15 septembre, au lieu de fin octobre, la clause de sauvegarde exceptionnelle autorisant uniquement le transit de blé, de maïs, de colza et de graines de tournesol sur le territoire des pays d’Europe de l’Est (Pologne, Bulgarie, Roumanie, Slovaquie, Hongrie) affectés par l’afflux des importations ukrainiennes. Cette extension intervient le même jour que le renouvellement pour un an de la suspension des droits de douane et contingents tarifaires sur les produits ukrainiens importés dans l’UE. La clause de sauvegarde sera toutefois appliquée à condition que les cinq États membres ne maintiennent aucune mesure restrictive unilatérale.
Le ministre de l'Economie a rencontré, ce 5 juin, les représentants de la filière bovine, auprès desquels il s'est dit «prêt à travailler», avec le ministre de l'Agriculture, sur un «plan de relance» sectoriel. L'information a été dévoilée à Agra Presse à l'issue de la réunion, par le président de la Fédération nationale bovine (FNB), Patrick Bénézit, et précisée en ces termes par le cabinet de Bruno Le Maire. Probablement pour en faire l'annonce, le ministre de l'Economie serait également «prêt à aller sur une exploitation d'élevage bovins cet été», avec Marc Fesneau. Bruno Le Maire rencontrait les représentants de la filière quelques jours après son message sur Twitter vantant les bénéfices climatiques des imitations végétales de viande.
Dans le cadre du prochain Plan loup, la simplification des tirs de défense est en passe d’être «acquise», indique Claude Font, élu référent sur le dossier pour la FNO (éleveurs d’ovins, FNSEA) à Agra Presse le 2 juin. Cette annonce a été faite par Jean-Paul Celet, préfet référent sur la politique du loup, lors des Assises de la prédation du Caf loup. Les professionnels souhaitent fusionner les actuels tirs de défense simple et de défense renforcée, donnant accès pour les éleveurs ayant mis en place des mesures de protection à des tirs pratiqués par cinq tireurs (avec lunette de visée nocturne), dès la première prédation et avec une validité de cinq ans.
Lundi 5 juin
Déplacement de Marc Fesneau en Gironde et en Charente sur le thème de l’arrachage des vignes
«La distillation se fera, c’est une question de jours», a indiqué le 1er juin à Agra Presse Jérôme Despey, président du conseil spécialisé vin de FranceAgriMer. Cette mesure avait été annoncée le 6 février par Marc Fesneau pour aider la filière viticole en crise. Le feu vert de l’UE est désormais imminent, selon les éléments communiqués à la réunion de FranceAgriMer. Un projet d’acte délégué a été transmis le 31 mai par Bruxelles, validant les prix de distillation: 45 €/hl pour les vins sans IG, 65 €/hl pour les IGP et 75 €/hl pour les AOC. Le 1er juin après-midi, des discussions sur les modalités de la distillation restaient en cours dans un groupe d’experts auprès de la Commission européenne.
Lundi 5 juin
Conférence de presse de Cristal Union (sucre)
Conférence de presse d'Axema (machines agricoles) sur la LOA
Voyage de presse de l'Anvol (interprofession volaille de chair) en Pays de la Loire
Rencontres internationales du cassis (IBA), en Angleterre, jusqu'à mardi
Mardi 6 juin
Congrès des Jeunes agriculteurs, à Saint-Malo, jusqu'à jeudi
Conférence de presse de Syndifrais (produits laitiers)
Conférence annuelle du SIMV (médicaments vétérinaires)
Cinquantième anniversaire du pavillon Viande du Min de Rungis
Mercredi 7 juin
Assemblée générale d'Inaporc (interprofession porcine)
Marc Fesneau est auditionné par la Coméco de l'Assemblée nationale
Table ronde organisée par la FNCG (corps gras), la Fedalim (épices) et le Syfab (boulangerie)
Conférence sur les marchés mondiaux du lait (Idele)
Jeudi 8 juin
Les députés examinent une PPL sur la gestion différenciée de l'eau
Audition de l'Opecst (choix scientifiques) sur les nouveaux polluants de l'eau
Conférence de presse de Solagro sur les scénarios Afterres et la méthanisation
Conférence sur les marchés mondiaux de la viande (Idele)
Journée presse organisée par la Cooperl (porc)
Le nombre de producteurs engagés en agriculture biologique n’a progressé que de 3,5% en 2022, contre 9% l’année précédente, constate l’Agence bio dans son rapport annuel paru le 1er juin. La dynamique est pour l’instant moins bridée en surfaces, avec une hausse de 10%, contre 9% l’an passé. Mais cela pourrait changer d'ici trois ans: les surfaces en 1re année de conversion reculent de 40%. Les dynamiques sont très diverses selon les filières, avec de nets reculs de cheptel en porc et poulet, et des hausses de surfaces soutenues en grandes cultures, fruits à noyau et pépins, vignes. Pour la première fois, le nombre d'entreprises de l'aval certifiées a reculé (-2,2%). Pour rappel, les ventes de bio ont reculé de 4,6% sur l'année 2022, surtout en viande (-13%) et en fruits (-7%).
Le commissaire européen à l’Agriculture Janusz Wojciechowski a confirmé le 30 mai, lors de la réunion des ministres de l’Agriculture de l’UE à Bruxelles, qu’il préparait un troisième paquet de mesures dans le cadre de la réserve agricole qui sera, cette fois, destiné aux autres pays que ceux limitrophes de l’Ukraine. Les 250 millions d’euros (M€) restants de cette réserve (sur les 450 M€ initialement disponibles pour 2023) seront distribués aux États membres qui n’en ont pas encore profité selon des modalités qui restent à définir. Le dispositif devrait être finalisé au mois de juin. Ces soutiens seront notamment dirigés vers les secteurs des États membres affectés par la sécheresse (céréales, élevage) dans le sud de l’Europe, mais ils devraient aussi bénéficier aux éleveurs laitiers des pays baltes, aux producteurs de pommes en Belgique, ou encore au secteur viticole français.
À l'occasion de la dixième assemblée générale du FMSE le 30 mai, son premier président Joël Limouzin a passé la main après une décennie à la tête du fonds professionnel de gestion des risques. Pour succéder à l'éleveur vendéen, la FNSEA a présenté la candidature de Christophe Chambon, actuel secrétaire général adjoint du syndicat et éleveur de vaches montbéliardes en zone comté.
Devant la persistance de l’épizootie d’influenza aviaire, notamment dans le Sud-Ouest, l’interprofession du canard à rôtir (Cicar) a décidé de geler temporairement les mises en place d’animaux à partir de la semaine 27 (du 3 juillet) dans les 45 communes les plus denses des Pays de la Loire. «Ne seront réintroduits dans cette zone que des animaux vaccinés», précise Yann Brice (Cicar) à Agra Presse le 26 mai, alors que la vaccination des canards est prévue pour début octobre dans toute la France. Ces 45 communes – les plus denses au sein de la zone surnommée «Vendée militaire» – comprennent plus de 230 bâtiments de canards à rôtir, qui produisent habituellement quelque 140 000 animaux par semaine.
Vendredi 26 mai
Conférence de presse de la région Bretagne sur les haies
Mardi 30 mai
Conseil des ministres de l'Agriculture de l'UE à Bruxelles (marchés agricoles, Ukraine, emballages alimentaires, UE-Australie)
Les députés de la commission des Lois examinent la PPL sur la gestion différenciée de l'eau
Conférence de presse d'Avril pour les 40 ans du groupe
Conférence de presse du FMSE (fonds de mutualisation sanitaire)
Journée Itavi multiplication et accouvage, à Pacé (Ille-et-Vilaine)
Mercredi 31 mai
Colloque Cap protéines
Assemblées générales de l'Anicc et la FNsacc (champignons), en Charente-Maritime
Petit déjeuner du Citepa (climat)
Colloque de l'IEHCA sur l'histoire de l'alimentation, à Tours
Conférence du Copa-Cogeca sur les conséquences d'une interdiction des cages pour l'élevage européen
Jeudi 1er juin
Voyage de presse de l'AOP Beurre Charentes-Poitou
Conférence de presse de Tereos (sucre)
Assemblée générale de l'Unifa (engrais)
Conférence Isagri (logiciels) sur la facturation électronique
Conférence de restitution de programme de recherche Albédo prairies
Assises de la prédation, dans les Hautes-Alpes, jusqu'au vendredi 2
Vendredi 2 juin
Conférence de presse de La potagère (soupes)
Les salaires conventionnels (minimas de salaires) de la branche Production agricole et Cuma vont être revalorisés «à hauteur de 2,22% sur tous les paliers» de la grille, a indiqué la CFDT Agri-Agro à Agra Presse le 25 mai. L’accord a été trouvé ce midi entre la FNSEA et quatre organisations syndicales sur cinq, ce qui est suffisant pour qu'il entre en vigueur après parution au Journal officiel. Cette hausse suit la revalorisation du Smic de +2,22% actée le 1er mai.
Dans le cadre des négociations de l’accord de libre-échange avec l’Australie, la Commission européenne a proposé le 24 mai «un contingent d’importation de 24 000 tonnes de viande bovine», a rapporté le président de la FNB (éleveurs de bovins viande) Patrick Bénézit le lendemain. «Il s’agit d’une proposition de début de négociation, ce sera donc probablement un minimum», s’est-il inquiété lors d’une action syndicale devant le ministère de l’Économie à Bercy (Paris). Selon les informations d’Agra Europe, il s’agirait d’un quota à droits de douane réduits (7,5%), appelé à être mis en place progressivement sur une période de sept ans. Bruxelles, qui compte conclure les négociations en juillet avec Canberra en juillet, aurait aussi proposé des quotas pour d’autres produits animaux: 20 000 t de viande ovine, 8000 t de lait écrémé en poudre ou encore 5000 t de beurre, le tout à droits de douane nuls.
« Ce n’est pas parce que le porte-parole change qu’on écrit une nouvelle histoire », prévient Laurence Marandola, nouvelle porte-parole de la Confédération paysanne élue le 23 mai à l’issue d’une réunion du comité national. Éleveuse de lama et productrice de pomme installée en Ariège sur une ferme de 30 hectares, elle rappelle que son élection intervient «après un long parcours syndical». Ingénieure de formation, Laurence Marandola s’est d’abord engagée en Bolivie sur les questions «d’accompagnement des luttes paysannes», avant de s’installer en France en 2006 aux côtés de son compagnon sud-américain. Il s’agit de la première femme à occuper seule le porte-parolat de la Conf', alors que Brigitte Allain avait partagé en 2003 son mandat avec José Bové.
Les deux vaccins testés par l’Anses et l’ENVT (École nationale vétérinaire de Toulouse) «ont fait la preuve (…) de leur capacité à réduire significativement les niveaux et durées d’excrétion du virus» de l’influenza aviaire chez les canards mulards, apprend-on dans un rapport intermédiaire publié par le ministère de l’Agriculture. «La réduction d’excrétion observée, plus importante après épreuve virulente à 7 semaines d’âge, reste significative à 11 semaines», remarquent les scientifiques. D’après un second rapport intermédiaire, l’expérience a aussi permis de «démontrer la maîtrise de la transmission directe [de la maladie] chez les animaux vaccinés» âgés de 7 semaines, ainsi que «l’absence de transmission par contact indirect (transmission aérienne) dans les conditions expérimentales».
Afin de lutter contre l’influenza aviaire, le ministère de l’Agriculture privilégie le scénario d’une vaccination des «élevages commerciaux de canards (Pékin, Barbarie et mulards) sur tout le territoire métropolitain, hors Corse, et pendant toute l’année», indiquent des documents officiels publiés à l’occasion de la session de l’Omsa (Organisation mondiale de la santé animale). «La décision finale de mettre en place une vaccination à l’automne 2023 sera prise en juin si toutes les conditions sont réunies», précise la Rue de Varenne. Cette vaccination préventive sera «obligatoire pour les élevages de l’étage production»; elle sera accessible sur une base «volontaire» pour «les élevages de l’étage multiplication dont les produits sont destinés au commerce national exclusivement». En revanche, «la France ne vaccinera pas les reproducteurs dont la production est destinée à l’exportation».
Après avoir été reconduit déjà deux fois (en novembre 2022 pour 120 jours et en mars 2023 pour 60 jours Ndlr), «il a été décidé de prolonger de deux mois supplémentaires l’accord d’Istanbul relatif aux exportations de céréales ukrainiennes en mer Noire (conclu en juillet 2022)», a déclaré le 17 mai le président turc, Tayyip Erdogan, dont le pays assure la médiation entre la Russie et l’Ukraine. La veille, Moscou avait pourtant déclaré qu’«il restait encore beaucoup de questions sans réponse» avant de pouvoir reconduire l’initiative.
Mercredi 24 mai
Conférence de presse de la Confédération paysanne (présentation de la nouvelle équipe)
Conférence de presse de LDC (volaille) sur ses résultats
Jeudi 25 mai
Conférence de presse des JA en vue de leur prochain congrès
Assemblée générale du Snia (alimentation animale)
Assemblée générale de Loué (volaille)
Première édition du salon Agrilocal dans les Landes
Conférence sur la sécurité sociale de l'alimentation, à Toulouse
Conférence de presse annuelle de la FNSafer sur les marchés fonciers
Vendredi 26 mai
Congrès de la Confédération des experts fonciers
Assemblée générale de la Coopération agricole Nouvelle-Aquitaine
En déplacement le 17 mai, Marc Fesneau a annoncé un nouveau plan d’aide au secteur bio «équivalent à 200 M€ de soutien sous diverses formes» selon son entourage. Le ministre accordera 60 M€ supplémentaires d'aides d’urgence, en complément des 10 M€ annoncés au salon de l’agriculture. Alors que la première enveloppe est distribuée selon des critères hétérogènes en fonction des départements, cette nouvelle aide devrait faire cette fois l’objet de critères «définis en centrale». En complément, l’État s’engage à «faire respecter les seuils prévus par Egalim dans ses établissements», pour un montant additionnel de commande bio évalué à 120 M€ annuels. Pour encourager la demande, la Rue de Varenne versera par ailleurs 500 000 € à l'Agence bio pour la campagne Bioréflexe, en plus d’une autre campagne financée par France 2030 à hauteur de 3 M€.