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Mobilisation

Pourquoi les agriculteurs alsaciens rejoignent le mouvement national ?

Publié le 24/01/2024 | par Margot Fellmann

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Le cortège s'est arrêté devant la Préfecture du Haut-Rhin.
Jean-Michel Hell

À partir de ce mercredi 24 janvier, les agriculteurs alsaciens se joignent aux manifestations qui ont déjà lieu partout en France. À l’appel des FDSEA et JA du Bas-Rhin et du Haut-Rhin et de l’Ava, les convois de tracteurs convergent vers les axes autoroutiers autour de Strasbourg et Colmar.


La colère qui gronde dans les fermes françaises n’est pas étrangère aux agriculteurs alsaciens. Alors que les syndicats (FDSEA et JA du Bas-Rhin et du Haut-Rhin et Ava) appellent à la mobilisation les 24 et 25 janvier, le mouvement était déjà en marche depuis 3 mois, et partout des panneaux de communes demeurent retournés. Depuis, les revendications sont restées fortes. Fautes de voir leur situation s’améliorer, les agriculteurs laissent aujourd’hui s’exprimer tout leur agacement et leur inquiétude.

L’origine de la colère des agriculteurs

La FDSEA du Bas-Rhin rappelle que le mouvement s’inscrit dans la continuité de l’action #OnMarcheSurLaTete menée conjointement avec les Jeunes Agriculteurs. Au cœur de la colère : la non-application des lois et des promesses politiques. La loi Egalim par exemple devait permettre aux agriculteurs de vivre de leur métier. En pleines négociations commerciales, les agriculteurs craignent une fois de plus d’être « le maillon faible où la grande distribution dicte sa loi ». Pour eux, assurer un revenu aujourd’hui, c’est assurer le renouvellement des générations.

Autres revendications fortes : la baisse des charges, la lutte contre la distorsion de concurrence, le trop-plein de normes et la fiscalité.

 

 

Mobilisation dans le Haut-Rhin le jeudi 25 janvier

La FDSEA et les JA du Haut-Rhin, ainsi que l’Ava, rejoindront le mouvement dès jeudi 25 janvier. En tête de leurs revendications un dossier local qui fait couler beaucoup d’encre : l’accès à la ressource en eau.

À l’image des départements français qui s’enflamment depuis quelques jours, les agriculteurs mêlent des préoccupations générales à des problématiques locales qui pèsent tout autant sur leur quotidien. Finalement, il y a autant de revendications que de région ou que de productions. Ce pêle-mêle a d’ailleurs tendance à brouiller le message auprès du grand public à l’écoute des médias généralistes et nationaux. Aussi la FDSEA du Haut-Rhin a choisi de mobiliser sur 3 arguments : l’eau donc, ainsi qu’« un juste revenu, actuellement compromis par des charges qui explosent et des cours en berne », et enfin « l’asphyxie administrative ».

 

 

En Ariège, deux personnes sont décédées, une mère et sa fille. Elles ont été renversées par une voiture qui a tenté de forcer le barrage des agriculteurs sur l’autoroute. Plus que jamais, les syndicats alsaciens appellent à mener la mobilisation sans violence, ni dégradation ou consommation excessive d’alcool.

Quelles réponses apporte le gouvernement ?

Le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, a le 23 janvier sur X, exprimé son soutien : « Je vais vous dire ce que j’entends des agriculteurs. J’entends des agriculteurs qu’ils en ont marre qu’à longueur de plateaux, qu’à longueur de reportages, qu’à longueur d’expressions, on vienne dénigrer leur travail », a-t-il écrit. « Pour qu’on trouve le juste prix et la rémunération. Pour qu’enfin on leur dise qu’on leur fait confiance et qu’on va les accompagner dans les transitions, pas qu’on va les braquer et pas qu’on va leur caler un modèle qui n’existe que dans les utopies, qui n’existe nulle part sur la terre. »

Emmanuel Macron, sur X toujours, a « demandé au gouvernement d’être pleinement mobilisé pour apporter des solutions concrètes aux difficultés ».

Ces paroles n’apaisent cependant pas les manifestants pour qui l’une des principales critiques portées au gouvernent est l’absence d’actions concrètes.

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