Vigne

Tracteur électrique Sabi Agri

Le courant passe entre les rangs

Publié le 14/08/2020 | par Bérengère de Butler

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Pour l’instant, la vitesse de l’Alpo est bridée à 6 km/h. Mais après homologation, il sera capable de rouler à 20 km/h.
Bérengère de Butler
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Lors de cette démonstration, organisée par Nicolas Einhart à Rosenwiller, le tracteur Alpo était équipé de pneus étroits basse pression à 0,5 bar.
Bérengère de Butler

Mi-juillet, l’association Vignes Vivantes organisait une démonstration du tracteur électrique Alpo 4x4 de Sabi Agri. Un tracteur hypermodulable, rentable, confortable et pour ne rien gâcher, silencieux.

Le chant des oiseaux, les pneumatiques qui écrasent l’herbe, les dents qui travaillent la terre… C’est à peu près tout ce qu’on entend lorsque le tracteur Alpo 4x4 travaille dans les vignes. Pas de bruit, ni de gaz, c’est le fruit d’une motorisation électrique qui développe une puissance de 50 ch électriques. Mais ce n’est pas le seul atout de la gamme Sabi Agri, conçue par le maraîcher Alexandre Prevault Osmani, qui pratique l’agroécologie, et qui a élaboré un prototype de tracteur électrique répondant à ses besoins en 2016. L’année suivante voit la création de la société Sabi Agri et le début des fabrications en série. Depuis, la gamme s’est développée, et l’entreprise fonctionne désormais avec sa propre usine, située en France.

 

 

Polyvalence

L’un des points forts de ces tracteurs, c’est leur grande polyvalence : « Votre tracteur est réalisable sur mesure, du châssis aux arceaux en passant par la batterie, qui peut développer de 14 à 28 kWatt de puissance électrique, et procurer plus ou moins d’autonomie », décrit Ludovic Demars, commercial démonstrateur chez Sabi Agri. Différents systèmes de relevage sont envisageables. Avec une capacité de relevage avant de 250 à 530 kg, et une capacité de relevage arrière de 500 à 700 kg. Ce qui permet d’atteler un grand nombre d’outils. Il peut être équipé d’une prise de force électrique amovible, d’une centrale hydraulique d’un débit de 30 l/min. Un onduleur procure une prise sur du 220 volts, bien pratique : « En cas de panne d’alimentation d’une chambre froide, il est possible de la brancher sur le tracteur en attendant que le courant soit rétabli », illustre Ludovic Demars.

 

 

Rentabilité

Un autre atout de ce tracteur, c’est son autonomie puisqu’une charge d’1 h 30 procure 4 à 8 h d’autonomie de travail, pour un coût de fonctionnement de 1 à 2 €/h. Les batteries, issues des technologies industrielles, tiennent 4 000 cycles de charge, soit 16 000 heures d’espérance de vie. La sobriété énergétique du tracteur est renforcée par son poids, qui ne dépasse pas une tonne. Du coup, pas besoin de débauche énergétique pour le faire avancer, et pas de matraquage des sols, si tant est que le tracteur est utilisé dans de bonnes conditions.

Confort

Enfin, outre le fait qu’il est silencieux, le tracteur Alpo se caractérise par son confort global pour le conducteur, avec un accès facile au poste de conduite, un siège pneumatique réglable dans tous les sens, une manette de pilotage simple et intuitive, la variation continue, un correcteur de dévers…

Alors que Ludovic Demars achève ses explications sous un soleil de plomb, un viticulteur pointe un inconvénient du tracteur : il n’a pas de toit. Et si ! Il s’agit d’une option, mais le tracteur Alpo peut être équipé d’un toit en panneaux solaires permettant à la fois d’ombrager le conducteur, et de recharger la batterie en roulant.

 

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