Vie professionnelle

Édito

L’agriculture fourbit ses armes

Publié le 25/12/2020

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Pascal Wittmann, président de la FDSEA du Haut-Rhin.
Nicolas Bernard
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Joël Jecker, secrétaire général de la FDSEA du Haut-Rhin.
Nicolas Bernard
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Thomas Obrecht, vice-président de la FDSEA du Haut-Rhin.
Germain Schmitt
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Sébastien Stoessel, vice-président de la FDSEA du Haut-Rhin.
Nicolas Bernard

Par Pascal Wittmann, président, Joël Jecker, secrétaire général, Thomas Obrecht et Sébastien Stoessel, vice-présidents, de la FDSEA du Haut-Rhin.

Rarement nous aurons été plus soulagés de refermer le livre d’une année, comme en 2020. Nous avons une pensée émue pour les familles touchées par l’épidémie, la Covid-19 a durement éprouvé l’agriculture haut-rhinoise. La prudence reste de mise : démontrez votre sens des responsabilités, en vous protégeant, vous et vos familles, jusqu’à la sortie de cette crise. Pour autant, 2020 est une année riche d’enseignements, dont nous devons tirer profit pour vivre mieux demain.

Tout d’abord, l’agriculture française a tenu. L’année culturale se solde par des rendements hétérogènes mais corrects, en moyenne. Nos éleveurs s’accrochent avec courage, malgré des prix bas et les aléas climatiques, et ils tiennent le cap. C’est le vignoble qui a le plus souffert, nous devons le soutenir de toutes nos forces.

Une chose est sûre : dans la « guerre » évoquée en mars par le président de la République, nous sommes un levier majeur de la victoire. Nous sommes la base arrière, les combattants de l’ombre indispensables à la lutte. Nous avons continué à produire des aliments exceptionnels par leur quantité et leur qualité, et révélé nos capacités d’adaptation, de réactivité et d’imagination. Ainsi, est également lancée la reconquête du cœur des Français, qui nous aimaient bien mais se méfiaient parfois de nos pratiques. Ils se rappellent enfin que la production agricole française est ESSENTIELLE à leur propre survie. Elle remplit leurs assiettes de produits fiables, goûteux, réguliers. Pour autant, cette meilleure image de l’agriculture n’est pas un acquis : nous devons l’entretenir, par des pratiques vertueuses et un dialogue soutenu avec nos concitoyens.

Votre syndicat s’emploie aussi à améliorer sa notoriété et à pousser les questions agricoles au cœur de tous les débats publics : nous avons rencontré de nombreux parlementaires, des représentants des maires, les nouveaux préfet et directeur de la DDT. Syndicat majoritaire, la FDSEA entend jouer pleinement son rôle d’orientation des politiques agricoles dans le Haut-Rhin.

Pour gagner une guerre, il faut savoir conduire des batailles, même périlleuses, pour la défense de valeurs fondamentales, ou lorsque d’aucuns voudraient s’attaquer aux piliers fondateurs de l’agriculture : le foncier et l’eau. Sur ces deux thèmes, nous avons changé de braquet en 2020 : aucune concession ne sera faite, tant que les décideurs, publics ou privés, n’auront pas pris en compte les besoins de l’agriculture. En matière de gestion de la ressource en eau, nos parents et grands-parents se sont battus pour obtenir des droits d’eau, nous défendrons bec et ongles cet héritage. En matière de foncier agricole, l’Alsace perd 600 hectares par an. C’est en toute logique que nous augmentons la pression sur l’État, les collectivités locales, les promoteurs pour que l’objectif de moindre artificialisation des terres ne soit pas une chimère, mais devienne une réalité. Que notre position soit claire : nous ne nous opposons pas au progrès économique. Nous demandons du bon sens, du respect pour l’agriculture et le droit de continuer à vivre de notre travail. De notre détermination dépendra l’héritage que nous laisserons à notre tour aux jeunes agriculteurs. Notre responsabilité est énorme.

Pour gagner une guerre, il faut aussi savoir nouer des alliances. Sur ce plan, 2020 se termine sous les meilleurs auspices. Le travail collaboratif engagé avec les Jeunes Agriculteurs et l’Association des viticulteurs d’Alsace a été fructueux et nous a rendus plus forts pour relever les défis. C’est là toute l’utilité de nos syndicats : structurés, engagés, solidaires, ils ont une force de frappe que les agriculteurs seuls n’auraient jamais pu développer. Les commerçants et artisans nous l’envient de longue date. C’est la force du collectif. Elle n’est jamais définitivement acquise, elle s’entretient. Dans ce but, vos élus de la FDSEA ont besoin de votre soutien. Faites-vous connaître si vous voulez vous engager à nos côtés, sur les innombrables sujets qui nous mobiliseront en 2021.

La nouvelle Pac nous préoccupe. Aussi, nous nous battons pour faire reconnaître nos spécificités et sauvegarder la première filière céréalière du département : le maïs. Pour ce faire, nous devons être prêts à faire évoluer nos pratiques, afin de favoriser la biodiversité.

Le défi climatique sera pour de longues années au cœur de notre action : c’est un enjeu de survie pour notre agriculture. Ne nous laissons pas imposer des mesures par d’autres, soyons acteurs du changement. Ce défi peut d’ailleurs offrir des opportunités à nos agriculteurs, par le développement des énergies renouvelables. Nous pourrions aussi améliorer les revenus agricoles, en tant qu’acteurs majeurs dans la captation du carbone, en nous faisant rémunérer pour ce service rendu à la collectivité.

Sachons saisir ces opportunités ! L’équipe administrative de la FDSEA, qui fait déjà une course de fond pour vous servir, se prépare au marathon 2021 : elle vous accompagnera au maximum de ses possibilités.

D’ici là, le conseil d’administration de la FDSEA se joint à nous pour vous souhaiter de bonnes fêtes et une excellente année 2021. Soyez prudents jusqu’à l’arrivée du vaccin, retrouvons-nous en forme dès les premiers jours de janvier !

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