Vie professionnelle

Salon de l’agriculture 2022 - Espace Grand Est

Des retrouvailles enthousiastes

Publié le 09/03/2022 | par Jean-Michel Hell

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Florent Campello : « Le travail commun réalisé au salon de l’agriculture est l’écho direct de ce que nous menons sur nos territoires depuis quelques années ».
Jean-Michel Hell

L’espace de la Région Grand Est a été inauguré mardi 1er mars au hall 4 du Salon international de l’agriculture (Sia). Dans un contexte international économique et politique incertain, les professionnels du monde agricole et les élus ont insisté sur la nécessité de progresser et de vivre ensemble.

Après un petit-déjeuner avec les éleveurs du collectif des races locales de massif (Coram), le président de la Région Grand Est, Jean Rottner, celui de la Chambre d’agriculture, Maximin Charpentier, et celui du Coram Florent Campello se sont retrouvés pour inaugurer, dans une vraie effervescence, l’espace de la Région Grand Est où se trouvaient déjà de nombreux élus, responsables agricoles et professionnels des différents départements concernés.

Florent Campello a été le premier à prendre la parole. Il s’est félicité des bonnes relations existantes avec la Région et la Chambre d’agriculture : « Le travail commun réalisé au Sia est l’écho direct de ce que nous menons sur nos territoires depuis quelques années. Nous sommes ensemble porteurs de l’avenir agricole de ces territoires. Ils sont notre force, notre richesse, et c’est notre devoir d’assurer leur pérennité. »

L’élevage est essentiel

Cette vision commune doit concerner l’élevage pour le président du Coram, qui est aussi celui de l’OS vosgienne. « L’élevage est la colonne vertébrale de notre territoire, celui du massif des Vosges. Il est la corde qui fédère nos liens. À travers nos éleveurs, leur culture, leur savoir-faire, leurs produits riches en goût et profondément montagnards, la vie de notre massif est une identité plurielle, singulière. Elle doit être reconnue en tant que telle. Grâce au pastoralisme, nos systèmes d’exploitation induisent de nombreuses externalités positives. D’abord au niveau économique avec la création d’emplois en zone rurale. Ensuite, sur un aspect social. Nous tenons à répondre aux attentes et aux inquiétudes des consommateurs en leur offrant des produits de haute qualité tout en assurant des revenus décents aux paysans et à leurs familles en nous appuyant notamment sur des races bovines locales telle que la vosgienne », ajoute Florent Campello.

Et d’insister sur cette nécessité de réaffirmer la place essentielle de l’élevage et de le faire perdurer malgré les difficultés et la pression sociétale. La nécessité également de pérenniser le pastoralisme et plus généralement une agriculture locale nourricière, en équilibre avec son environnement et avec les modèles productivistes qui ont fait la réussite de la montagne. « Il faut redonner à cette dernière un accompagnement technique efficace qui lui permette d’exprimer et d’affirmer pleinement et durablement son vrai potentiel. C’est autour de cette réflexion que s’est fondé le socle même de la coopération au sein du Coram. Il nous a conduit à la réalisation de deux projets à l’échelle européenne et internationale. Tout d’abord avec la semaine européenne des races locales de massif (Seram) en 2021 dans les Vosges. Puis, via notre candidature pour inscrire la transhumance comme patrimoine culturel et immatériel de l’Unesco, en lien avec l’État et la Région Grand Est », poursuit-il.

Un plan pour la ferme du futur

Ces liens permettent à l’agriculture d’être bien vivante au sein de cette région. « Allons plus loin ensemble dans l’ascension du Grand Est », conclut le président du Coram. Des propos qui ont ravi le président de la Chambre d’agriculture Maximin Charpentier : « Cette ascension lors de ce Sia nous permet d’avoir ensemble un espace de 1 160 m2 et une centaine de producteurs dans ce hall 3 qui complète le hall 1, où la race vosgienne est bien présente et mise à l’honneur. Les équipes de la Chambre d’agriculture sont aujourd’hui capables d’accompagner chaque exploitation en faisant du sur-mesure. Dans notre territoire Grand Est ou ici à Paris. Le principal enjeu est le renouvellement des générations. Nous avons également énormément travaillé avec l’État et la Région. Nous avons ainsi signé une convention dont l’ambition est de proposer une transition adaptée aux attentes sociétales et de compétitivité. C’est notre plan pour arriver à la ferme du futur. La période actuelle incertaine au niveau économique et politique nous oblige à avoir une responsabilité collective, celle de l’intelligence collective. Nous devons organiser notre souveraineté alimentaire, énergétique et numérique notamment. »

Et d’évoquer le dernier rapport du Giec et du réchauffement climatique. « Nous devons engager cette troisième révolution agricole. Nous avons tout pour réussir. Le modèle économique de l’ère du pétrole doit changer. L’action de produire sera le premier maillon du changement à venir. Nous avons, avec les agriculteurs, des solutions. La Chambre sera là pour apporter le meilleur service sur son territoire pour faciliter cette transition », observe encore Maximin Charpentier.

Évoluer ensemble

De son côté, le président de la région Grand Est, Jean Rottner, a débuté son intervention en évoquant l’actualité en Ukraine. « Je me dois tout d’abord de saluer l’unité européenne actuelle et l’attitude notamment de notre voisine, l’Allemagne. Sa position, claire et solidaire, est essentielle. C’est avec cet état d’esprit que l’on doit évoluer ensemble et considérer à l’avenir notre attitude économique et politique. Au niveau régional, nous agirons en faveur de l’Ukraine en lien avec l’État », note Jean Rottner.

En parcourant les allées du salon de l’agriculture, il dit entendre les doutes et les inquiétudes actuelles. Notamment lorsqu’elles concernent les questions liées au monde agricole. « Nous avons une responsabilité collective d’écoute, de cohésion, de stratégie, de création de valeurs. Notre monde se transforme. Il faut donc de l’intelligence collective comme on peut le trouver ici sur cet espace Grand Est. Nous montrons ici qu’appartenir à l’est de la France, c’est appartenir à une région, une communauté de femmes et d’hommes qui a envie de progresser et d’envisager un avenir serein », conclut Jean Rottner.

À noter que cette inauguration s’est déroulée en présence de Roland Thies, secrétaire d’État aux Affaires européennes du land de Sarre en Allemagne. Dans l’après-midi, élus et représentants du monde agricole ont visité les stands des producteurs. « La Région Grand Est sera toujours aux côtés de ses agriculteurs, de ses viticulteurs et de ses producteurs pour les aider et les soutenir », leur a répété Jean Rottner.

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