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Covid-19

Des apprentis en entreprise pendant le confinement

Publié le 14/04/2020

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Les stages pourront être poursuivis dans les entreprises pour les élèves de plus de 16 ans, si aucune alternative n’est possible et à condition que toutes les mesures soient prises pour garantir la sécurité sanitaire des apprenants. (Photo d'illustration)
Stéphane Grossin - ANEFA

Lors de la première semaine de fermeture des établissements de formation agricole, les 818 apprentis alsaciens ont été invités à rejoindre leurs entreprises. Désormais, le ministère de l’Agriculture demande que le calendrier soit respecté, entre temps prévus dans l’entreprise et temps d’apprentissage.

Le ministère de l’Agriculture, autorité compétente pour les centres de formation d’apprentis agricole (CFAA), prévoit que les stages pourront être poursuivis dans les entreprises pour les élèves de plus de 16 ans, si aucune alternative n’est possible et à condition que toutes les mesures soient prises pour garantir la sécurité sanitaire des apprenants comme de leur entourage.

« Dans la réalité, ce sont plutôt les apprentis majeurs qui ont été gardés dans les entreprises », précise Gilles Cadieu, directeur du CFAA de Rouffach. « Il est utile d’avoir un permis de conduire pour ne pas être plusieurs dans le même véhicule ». Le Haut-Rhin compte 415 apprentis, le Bas-Rhin 403.

Après une première semaine durant laquelle les apprentis ont pu aller en entreprise, le calendrier d’alternance doit désormais être respecté. Ainsi, quand les élèves sont censés être au CFAA, ils doivent suivre les cours et les exercices mis en ligne par leurs professeurs. « Il est important que le contact soit maintenu entre l’élève et l’établissement, pour continuer à avancer dans sa formation », appuie Yannick Nedelec, directeur adjoint du CFAA d’Obernai.

 

 

« Je me sens protégé »

Si certaines entreprises ont cessé leur activité mi-mars, beaucoup rouvrent leurs portent depuis le début du mois. Elles ont donc dû adapter l’accueil des apprentis et l’organisation du travail. En agriculture, l’ouvrage ne manque pas.

Bastien Steiner, 23 ans, étudiant en BTSA viticulture-œnologie, travaille actuellement chez un viticulteur d’Eguisheim qui emploie cinq salariés : « On respecte les gestes barrières, on mange dehors en respectant la distanciation sociale. On fait attention. On nettoie les surfaces touchées dans les véhicules. Personnellement, j’habite seul, je ne crains pas de contaminer quelqu’un ». Sa crainte serait de transmettre le virus à ses collègues qui vivent en famille ou sont plus âgés.

Thibaut Limmacher est en deuxième année de BTSA technico-commercial agrofournitures. Il répond présent au Comptoir agricole de Niederrœdern à son poste d’apprenti magasinier : « Dès le début, la coopérative a été réactive, témoigne-t-il. Les consignes sont claires et à appliquer strictement : masque obligatoire, lingettes désinfectantes, gel hydroalcoolique… Une nouvelle organisation a été mise en place. Le matin est réservé aux agriculteurs venant récupérer leur commande. Un seul à la fois. Ils restent dans leur tracteur pendant que je charge, pour avoir le moins de contact possible. Je me sens protégé. On travaille dans de bonnes conditions ».

D’autres poursuivent leur activité en entreprise depuis chez eux, comme Alexandrine Bonnetier, 20 ans, BTSA technico-commercial agrofournitures à Obernai : « Je continue à passer des commandes pour mes clients mais je ne me rends pas sur le terrain. Cela me rassure parce que nous sommes dans un département très touché par l’épidémie et je connais des personnes malades ou décédées parmi notre clientèle. Je les avais croisées, il y a un mois, avant que tout cela n’arrive ».

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